LETTRE DE PARIS: PRENDRE SA RETRAITE A PARIS? Par Geneviève des Rivières

 

 

 

 

 

Tous ceux qui séjournent à Paris s'entendent pour dire qu'il s'agit probablement de la plus belle ville au monde. On ne se lasse jamais de ce qu'elle offre au niveau historique, architectural,  culturel et intellectuel. 

 

Mais qu'en est-il pour les gens qui y résident?   

 

 

J'ai beaucoup d'admiration pour les parisiens qui ont vu leur ville grandir exponentiellement et qui doivent composer chaque jour avec le traffic, les bouchons, les foules dans le métro et plus récemment la menace terroriste qui s'accroit. Les gens qui vivent à Paris ont une tolérance admirable pour le bruit, le manque d'espace et les autres inconvénients du quotidien.
Paris avec ses 12 millions d'habitants (Ile-de-France) semble parfois dépassée et incapable de faire respecter ses règlements. La solidarité communautaire que l'on retrouve généralement au Canada est peu présente ici et donc les moyens de pression populaire au niveau des quartiers sont faibles.

Cela peut prendre des mois avant que des actions soient prises pour pallier aux problèmes affectant la qualité de vie des résidents. 
A ceci s'ajoute un déficit de plus d'un million de logis en France dont des milliers à Paris. Des bidonvilles s'improvisent sur les terrains vacants et dans les parcs ce qui crée des tensions sociales. L'arrivée récente de dizaines de milliers de migrants en France accentuera assurément le problème.

 

On est frappé également à Paris par le grand nombre de fumeurs sur la rue, à la sortie des lycées ou encore sur les terrasses des bistros et même dans les gares. Il est difficile de comprendre l'hésitation des dirigeants à faire adopter des politiques strictes visant à réduire le nombre de fumeurs qui atteint près de 28 % de la population en comparaison avec 11% au Canada. On estime que la moitié des jeunes français entre 18 et 24 ans fume.  Le coûts sociaux pour l'état sont énormes. 
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 Paris n'échappe pas non plus à une prolifération alarmante des "pick-pockets". Des messages de mise en garde enregistrés dans plusieurs langues sont diffusés fréquemment dans le métro. Il y a même des affiches sur la porte des salles de cinéma et sur le grand écran nous mettant en garde. Les policiers qui circulent dans les zones touristiques à pied, à patins à roulettes, en vélo, à cheval de même qu'en tenue civile ne parviennent pas à surmonter le problème. Les touristes les plus ciblés sont les chinois (ils attendront 2 millions en 2015) qui portent sur eux de larges sommes d'argent, car un grand nombre n'ont pas de cartes de crédit. Le tourisme étant une source de revenu importante pour Paris, les autorités devront trouver des solutions. Ceci est difficile car les coupables dont la plupart sont des "gens du voyage" venus de Roumanie et d'ailleurs en Europe de l'est sont des citoyens à part entière avec les mêmes
droits que les autres européens à vivre et à travailler en France. Cependant comme ils sont largement marginalisés et ne parlent pas français, plusieurs d'entre eux n'ont d'autres recours que le vol organisé ou la mendicité comme source de revenu.
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Donc, me direz-vous, Paris présente-elle encore suffisamment de charme pour y résider? 
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Paris ne perdra jamais son attraction historique, culturelle et architecturale. Pour moi, chaque jour apporte de nouvelles découvertes et un enrichissement intellectuel. En connaissant mieux la ville, on adopte des circuits permettant d'éviter l'impact du bruit et de contourner les foules. 

 

Et puis il y a les français que l'on apprend à connaître et à apprécier. Ils adorent les canadiens et n'ont que de l'admiration pour notre respect d'autrui, nos valeurs égalitaires, nos institutions modernes et efficaces, nos lois simples et claires, sans parler du succès de nos politiques d'immigration, lesquelles, à la différence de la France, ont en grande mesure favorisé l'intégration. Beaucoup des français que je connais ont des enfants et  autres membres de leur famille ou encore des amis qui vivent heureux au Canada.

Fort heureusement ils ont aussi appris au cours des années à aimer notre accent, ceci en grande partie grâce à nos artistes québécois qu'ils adorent. 
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Bref, on s'attache aux français, à Paris et à la France,  ceci malgré les petites frustrations du quotidien. 
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> Geneviève des Rivières